Éducation | Grande fête du préscolaire : Les enseignants de la maternelle à l’honneur

C’est sous une ambiance festive que s’est déroulée ce samedi 13 août à Kinshasa, la première édition de la Grande fête du préscolaire. Cadre choisi pour cet événement, le complexe scolaire Les Petits Lutins de la Commune de Kintambo.

Dans son mot de circonstance, Michel Otto, Coordonnateur National de l’Agence pour la Promotion de l’Enseignement (APE) a rappelé que “seulement 6 % d’enfants ont accès à l’enseignement préscolaire.”

Face à ce tableau sombre, le numéro un de l’APE lance un plaidoyer auprès du Gouvernement de la République en vue de construire davantage des écoles maternelles afin de permettre une prise en charge de tous les enfants en âge d’intégrer le préscolaire.

« En même temps nous decrions le faible taux d’accès, en même temps nous n’avons pas d’infrastructures assez importante pour recevoir ces enfants. Nous decrions aussi la qualité des enseignants qui s’occupent du préscolaire », a confié Michel Otto à la presse.

Toutefois, ce pionnier de l’enseignement préscolaire reste confiant et espère que les autorités compétentes vont améliorer la situation.

« Le préscolaire reste la fondation sur laquelle tous les grands édifices reposent (…) Investir dans le préscolaire c’est vraiment assurer un avenir meilleur pour notre pays », a-t-il déclaré.

S’agissant du respect des enseignants de la maternelle, le Coordonnateur de l’APE fait un constat amer de la situation.

« Ceux du Primaire sont respectés, ceux du secondaire sont respectés mais ceux de la maternelle ne sont pas respectés, (…) Les gens pensent qu’enseigner à la maternelle est un passe-temps. »

Pourtant “pour devenir enseignant en maternelle, il faut une bonne formation”, a-t-il martelé

Pour sa part, Joséphine Mabala Owani, l’inspectrice générale adjointe en charge de l’enseignement maternel est revenue sur l’utilité de cet événement, une première pour les enseignants du préscolaire.

« Nous voulons montrer à la population que l’enseignement maternel c’est une autre chose. Ce n’est pas seulement chanter et danser. », a-t-elle souligné.

Rappelant que tout se joue avant l’âge de 6 ans, la patronne du préscolaire a indiqué : « (…) Comme nous avons vu son importance, nous faisons tout pour faire évoluer cet enseignement, pour montrer également aux gens l’importance de cet enseignement pour nos enfants. Une maison sans une bonne fondation risque de s’écrouler, hors pour l’enseignement c’est la même chose. Si un enfant a une bonne base ça sera très bien pour la suite de son éducation. »

Pour la numéro une du préscolaire, cette grande fête vise aussi à “exciter les parents afin d’envoyer leurs enfants à l’école maternelle avant d’entamer le cycle primaire.”

Au cours de son exposé, Joseph Disengomoko, psychopédagogue et formateur des enseignants a décortiqué la problématique de la formation des enseignants.

« Il faut que l’enseignement soit formé et la formation c’est a des niveaux (…) Pour la maternelle jusque-là, il y a des tractations mais les enseignants de la maternelle viennent encore des centres de formation (…) »

S’insurgeant du fait que les structures de formation des enseignants ne soient pas suffisamment outillées, le formateur renchérit :

« Les centres travaillent avec des moyens de bord. Le ministère devrait le subventionner afin d’améliorer la qualité de la formation des enseignant. Mais aussi, le ministère de l’EPST devrait avoir des centres spécialisés pour la formation des enseignants des écoles maternelles. »

Prenant part à ces échanges, le Représentant de l’USAID, Joseph Sangwa s’est apaisenti sur la nécessité de donner davantage des moyens au secteur de l’éducation et particulièrement au préscolaire.

Pour lier l’utile à l’agréable, les échanges ont été ponctués d’une Scénette, des jeux concours et des pauses musicales afin d’agrémenter ces festivités.

Au terme de cette cérémonie, les enseignants de la maternelle formées par l’Agence pour la Promotion de l’Enseignement ont reçu leurs brevets.

Organisé avec l’appui d’Orange RDC, cet événement a connu la présence du Bourgmestre de la commune de Kintambo, des Inspecteurs de l’EPST, du colonel chargé des écoles maternelle, primaire et secondaire des FARDC, du commandant de la police de la commune de Kintambo, du représentant de l’USAID ainsi que d’autres structures partenaires de l’APE.

Osée Kabamba✍️