Kongo Central :  La société pétrolière Perenco Rep pollue air, eau et sol sans être inquiétée !

La Société pétrolière Perenco REP est à la base de la pollution généralisée et tant décriée à Muanda au Kongo Central.

Suite à ses activités, les eaux, l’air, et même le sol sont pollués.

Conséquence : la vie des communautés locales est vraiment affectée. Des solutions immédiates sont donc exigées en vue de pallier à cette situation.

 

« PERENCO REP doit arrêter de porter atteinte aux droits humains et remédier instamment, aux incidences négatives sur la jouissance aux droits à l’information, à la consultation et à la participation, au droit à un environnement sain, ainsi qu’au droit à des indemnités justes et équitables des communautés du territoire de Muanda dans la province du Kongo Central. »

C’est le cri d’alarme lancé ce jeudi 14 avril 2022 par l’Organisation Ressources Naturelles et Développement,  » RENAD » à Kinshasa lors de la publication de son rapport intitulé  » Cris d’alarme des communautés locales .

Dans son rapport d’évaluation des impacts de Perenco Rep sur les droits des communautés de Muanda , les villages Kitombe, Kinkazi, Liawenda et Tshiende vivent vraiment les impacts négatifs de l’exploitation pétrolière de cette société.

L’étude révèle que les opérations de Perenco Rep affectent négativement une gamme des droits de cette population.

Concernant par exemple le droit à un environnement sain, le rapport relève que les fuites et les déversements de brut du pétrole et de boue ainsi que le torchage du gaz sont parmi les formes les plus visibles de pollution dans les villages ci-haut cités. Les habitants sont exposés à des fortes concentrations en Benzène et d’autres polluants nocifs, a dit Dr. Belange lors de la présentation du rapport. Et d’ajouter : ces polluants ont des lourdes conséquences cumulées sur la jouissance des droits à l’eau, à une nourriture suffisante et à un meilleur état de santé des communautés affectées. Le torchage du gaz sur les sites d’extraction du pétrole à Muanda est à l’origine d’une pollution lumineuse qui désoriente les insectes et les oiseaux nocturnes. La rareté des insectes pollinisateurs a ainsi une incidence sur les rendements agricoles dont se plaignent les habitants.

Aussi, la recherche indique que concernant le droit à l’indemnité juste et équitable, l’acquisition des terres et les restrictions quant à leur utilisation par Perenco Rep ont des impacts négatifs sur les moyens de subsistance des communautés.

Une situation qui fait que la responsabilité soit partagée entre la société Perenco Rep et le gouvernement de la RDC.

Selon le rapport, Perenco ne remplit pas convenablement sa responsabilité fondamentale de respecter les droits humains dans ses opérations d’exploitation de pétrole. L’entreprise viole ainsi les droits des communautés et tire profit de la faiblesse du gouvernement congolais pour échapper à ses responsabilités. De son côté, affirme le rapport, le gouvernement ne protège pas les communautés contre les atteintes. l’État est au courant de ces violations, mais ne les empêche pas, à cause de l’inefficacité des mécanismes de contrôle des opérations d’exploitation des hydrocarbures.

Ainsi, pour remédier la situation, l’équipe de recherche a formulé des recommandations ci-après :

A Perenco Rep,

  • Délocaliser instamment les villages et les champs des cultures situés à moins de 1000m des installations pétrolières en les indemnisant de manière juste, équitable et préalable ; ou à défaut délocaliser instamment les installations pétrolières dans les villages et agglomérations humains ;
  • Mettre en place, instamment, des cadres de dialogue multi-acteurs dans les zones d’exploitation pétrolière;
  • Mettre en place un système de réception et de gestion des plaintes qui fonctionne afin que les communautés puissent soumettre directement à l’entreprise leurs sujets de préoccupation et obtenir réparation des préjudices subis.
  • Accorder, en collaboration avec les autorités locales, des terres de remplacement aux paysans ayant perdu leurs champs de culture à cause des opérations de l’entreprise…

Quant au gouvernement de la RDC, le rapport lui demande ce qui suit :

  • Interdire le torchage de gaz à ras le sol dans les zones d’exploitation pétrolière, conformément à l’article 175 de la loi portant régime général des hydrocarbures ;
  • Signer l’arrêté ministériel autorisant et fixant les modalités et la durée du torchage de gaz, les conditions techniques et les modalités d’application du torchage du gaz et sa durée dans la région de Muanda ;
  • Instituer le fonds pour les générations futures tel que prévu par l’article 19 al.1 du règlement des hydrocarbures ;
  • Élaborer une directive portant planification et documentation du processus de réinstallation dans le secteur des hydrocarbures.

Sous la modération d’Ismaël Tutu chargé du plaidoyer au Centre Carter, la cérémonie retransmise en visioconférence, a connu la participation du représentant de la Coopération Suédoise au Développement, du représentant du Secrétaire Général aux hydrocarbures, des ONG du secteur de l’Environnement, de l’équipe de recherche de l’ONG Ressources Naturelles et Développement.

 

Gustave Tshibumbu ✍️

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