Politique

Sécurité | Dady Saleh : « La présence de la Monusco représente beaucoup de points négatifs pour la RDC »

 

 

Le départ illico de la Mission de l’Organisation des nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (Monusco) est une impérative en vue de rétablir efficacement la paix et l’autorité de l’État dans la partie Est du pays, théâtre des affres de la guerre depuis plus de deux décennies maintenant. C’est ce qu’indique le professeur Dady Saleh.

Au cours d’un entretien accordé à laproximite.net, ce mardi 30 août 2022, le docteur Saleh a fait savoir qu’après les violentes manifestations du mois dernier contre la Mission de l’ONU dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, la situation reste confuse. 

Pour l’acteur Politique congolais, la présence de “la Monusco représente beaucoup de points négatifs pour la RDC.”

« Le premier point c’est qu’après plus au moins 22 ans de la présence de la Monusco, c’est un peu comme si nous sommes encore dans le néocolonialisme et que nous ne pouvons dépendre que de la Monusco. Elle doit donc partir tout simplement parce qu’elle est là depuis beaucoup de temps. La deuxième raison est sa présence représente une sorte d’échec du leadership congolais », précise-t-il tout en prônant l’auto prise en charge.

Et de poursuivre ; « la troisième et grande raison pour laquelle la Monusco doit partir est que la politique du conseil de sécurité des Nations-Unies prouve qu’il ne considère pas les pays du tiers monde. »

En outre, le professeur d’université monte au créneau pour dénoncer un “complot concocté depuis très longtemps” par les puissances étrangères en vue d’empêcher à la RDC de devenir véritablement la gâchette d’Afrique.

« La Monusco ne fait pas partie de la solution. Avant que la Monusco ne vienne nous avions moins de 30 rébellions, aujourd’hui nous avons environ 130 rébellions », a-t-il renchéri.

Au sujet des résultats des récentes enquêtes des experts de l’ONU confirmant le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, le docteur Dady Saleh voit en celà une manœuvre de diversion.

« les Nations unies ont pris beaucoup plus de temps pour constater ce que nous dénonçons depuis longtemps. Donc, ils ont des services incompétents (…) », a lancé le professeur.

S’agissant de l’intervention de la Force régionale de la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), Dady Saleh est clair ; « aucun pays ne peut délivrer la République Démocratique du Congo, le fait de compter sur l’EAC est une bêtise de plus ». Le professeur souligne que tous les pays membres de la communauté économique ont un intérêt en RDC.

Cela dit, pour la défense de la nation, l’acteur Politique insiste sur l’urgence de la diminution du train de vie des institutions publiques et prône l’application immédiate des articles 63 et 64 de la constitution congolaise qui donne le droit et le devoir à tout congolais de défendre l’intégrité territoriale du pays face à une menace extérieure ou à un groupe d’individus prenant le pouvoir par la force.

« La solution à moyen terme et long terme, ce que nous devons doter notre  armée des moyens dissuasifs et d’avoir une politique de défense irréprochable. Nous devons nous doter des armes à destruction massive et même des armes nucléaires (…) »

Grosso modo, le professeur Dady Saleh estime que l’heure n’est plus à la crainte. Car, tant que la RDC mènera la politique de l’autruche doublée d’une diplomatie naïve, la situation actuelle du pays ne s’améliorera pas. D’où son appel à l’émancipation du leadership congolais.

Osée Kabamba ✍️